lundi 16 novembre 2015

La Haine

Je me souviens, dans La Haine de Kassovitch, l'un des acteurs râle après une émeute en banlieue et à nouveau des voitures brûlées : "Ils ne pourraient pas brûler la capitale pour changer ?". Merveille, samedi : "Ils ne pourraient pas attaquer le XVIe pour changer ?"

Non, ils ne peuvent pas, et pour une raison simple. On les emmerde. L'Est parisien les emmerde.

On est beaux, de toute les couleurs. On croise et on parle souvent à des musulmans, des juifs, des cathos, et parfois nous les athées on se fout doucement de leur gueule, mais on les aime bien quand même. Et ça les emmerde.

On picole ferme en terrasse, bourrés souvent on raconte les pires conneries au monde, et parfois on fait sens. Et ça les emmerde.

On s'envoie en l'air avec des gens qu'on connait bien, parfois des qu'on connaît moins, on a une sexualité normale souvent, débridée parfois. Avec des femmes, avec des hommes, avec les deux. Et ça les emmerde.

On va au théâtre, on lit, on file au ciné pour regarder des conneries, parfois, des films qui portent du sens, souvent. Et ça les emmerde.

Daesh, ta barbe longue, tes idées courte, ton complexe d'infériorité, tes AK 47 comme talonnettes, ta peur de l'autre, ta trouille des femmes, ta haine du rire, ton incapacité à comprendre, à raisonner, à aimer le vin, à respecter l'ivresse honnête des sens, ton courage face à des enfants, à des hommes entravés, la faiblesse qui t'a fait victime de plus malins que toi, on t'emmerde.






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