Sonnerie métallique de cour d'école, le feu vire au rouge.
Les barrières s'abaissent. Moteurs au point mort.
Tout devient un peu plus calme, les souffles ralentissent.
Un premier train file, moderne, profilé, long d'à peine deux wagons. Les barrières ne remontent pas, le temps s'étire. La tension, l'urgence d'être à l'heure à tout prix retombe : les barrières font force de loi.
Les épaules, au volant, se relâchent.
Les épaules, au volant, se relâchent.
Les yeux mi-clos, le regard tourné vers l'intérieur, on ne fait que noter le passage du second, sans s'y attarder. Le Hara redevient d'instinct le centre du corps. Le regard de l'autre n'important plus, mon sternum s'immobilise, petit moment de grâce. Je suis persuadé qu'autour de moi les automobilistes ont également retrouvé une respiration ventrale, saine, celle des bébés.
Cinq précieuses minutes de Zazen à un passage à niveau.