lundi 7 novembre 2011

七人の侍

Je le connais. Il prend le même métro puis le même train que moi à Saint Lazarre le samedi matin.

Avant-hier on partage une rame, face à face. Bras croisés, jambes écartées, yeux mi-clos. Japonais, placide, sûr de lui. Il déborde littéralement d'assurance et ça m'énerve (oui c'est stupide). Débonnaire mais présent. Yakuza façon Kitano. Je le suis un peu dans la gare, il marche les pieds légèrement en canard, la démarche souple "je sors d'un dojo et ça se voit".

Comme il rejoint la horde de mes compagnons récurrents, je le baptise. Kiku, comme Kikuchiyo le fils de paysan qui se fait passer pour un samouraï dans le film de Kurosawa. Et je lui vole quelques pixels, bien flous. Tant mieux, je suis un peu jaloux de sa morgue attitude.
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