J'ai du mal avec la photo. J'essaye de compenser, j'ai ma béquille. Ou à l'inverse c'est un prétexte... Peu importe.
Prenez la couleur par exemple. Je ne sais pas faire. Cadrer déjà c'est Verdun. Suivre la règle des tiers, combler l'espace, chercher de la profondeur de champ avec un "compact", (dé)centrer un sujet, prendre en compte le sens de lecture, chercher des transitions entre les différents plans... Tout en respectant le sacro-saint "recadrer c'est pécher". Alors y ajouter encore une couche...
Sauf que chercher, je suis là pour ça : envoyons la couleur...
Or donc hier, en attendant mon train. Une gare c'est avant tout pour moi quelque chose sordide, de sale et tragique, toujours une chaussure abandonnée sur la voie... Mais quelque chose les sauve toutes, l'invitation au voyage. Pas "soyons fou prenons celui de 18h07". Le voyage qui lui commence par un changement de quai.
Rive Droite par exemple : elle est tellement grise et informe dans son béton seventies que la couleur dans un bon tiers de l'image ne sert strictement à rien (et c'était bien la peine). Mais si prend le temps de tourner le dos au tableau des départs, si on se projette dans la perspective, si on prend les rails à rebours... Le vert de l'autre coté est quand même par contraste bien tentant. Fuite à l'anglaise. Jours meilleurs. Responsabilités aux fraises. Un vrai cliché : la lumière au bout...
